Pourquoi le Québec ne priorise pas la crise climatique

Fondation de la Mosquée Hassan II, de Casablanca, Maroc

Dans le but de combattre la crise climatique, les partis politiques québécois se livrent actuellement à une surenchère de cibles de réduction de GES pour 2030, alors que l’objectif de 2020, visant à diminuer les émissions de CO2 de 20% sous les niveaux de 1990, n’a pas été atteint. Malheureusement, les stratégies mises en œuvre actuellement ne sont pas assez vigoureuses pour atteindre nos objectifs.

Le Québec dispose pourtant d’un très grand potentiel d’efficacité énergétique plutôt méconnu puisque son exploitation n’a jamais été considéré comme une priorité.  Hydro-Québec a, par exemple, déposé loin des regards, sur le site de la Régie de l’énergie, de récentes évaluations concernant le potentiel technico-économique d’efficacité énergétique, représentant 24TWh d’économies permettant de réduire de 14% la consommation d’électricité des Québécois dans les prochains 5 à 10 ans.  Ces économies proviendraient d’améliorations dans le chauffage des bâtiments, de l’utilisation de l’eau chaude dans les industries et autres usages divers. La mise en place de ces évaluations pourrait avoir un impact majeur puisque notre consommation d’énergie représente actuellement 70% de nos émissions de GES, tel que démontré à chaque année, dans le rapport d’inventaire des émissions des GES du Québec. Le Québec aurait grandement avantage à prioriser ce type de plan d’action afin de freiner ses ardeurs.  En effet, il est préoccupant de constater qu’actuellement, notre province consomme 40% plus d’énergie que la Norvège et deux fois plus que l’Allemagne, alors que nos climats et niveaux de vies sont, en plusieurs points, comparables. 

Le Québec doit rapidement réaliser que ces économies d’énergie s’avèreront nécessaires pour minimiser la construction de nouvelles infrastructures de production et de transport d’énergie.  Pendant que nous souhaitons électrifier pour décarboner, exporter de l’électricité pour décarboner et faire venir des industries énergivores pour leur éviter de polluer grâce à notre énergie verte, il serait beaucoup plus efficace et surtout primordial de commencer par tout mettre en œuvre ici pour réduire notre consommation et libérer de l’énergie.

 

Source : L’actualité

Photo : Le Devoir

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